Chapitre I : entre les mains ...
le livre
ce livre
mon livre !
Trembler
longtemps !
de l'avoir entre les mains !
puis ...
Me souvenir ...
il y a 2 ans déjà :
des mots posés dans ma messagerie
maintes fois lus et relus et re-relus et ...
les mots
d'Emmanuelle Prot,
des mots
qui m'ont invitée à l'aventure
qui m'ont encouragée à l'aventure
qui m'ont rassurée ...
2 ans ... déjà ?
oui ... j'ai mis le temps !
pour faire ce petit livre, mais ...
mais c'était ma première fois
et quand la vie au beau milieu fait des siennes
et qu'on ne peut plus avancer soudain
pendant un temps
on devient comme ...
comme le lapin d'Alice !
(drôle de coïncidence n'est ce pas d'avoir justement choisi cette pochette de carton là, avec ce lapin de Rebecca Dautremer qui court, qui court, pour protéger justement le travail en cours sur le livre ... à l'époque, non, je ne savais pas que c'était un signe ... hum !)
comme le Lapin d'Alice,
donc,
j'ai couru
et j'étais en retard
je me suis essoufflée
et j'étais en retard
des obstacles m'ont barré la route
et j'étais en retard
mais !
mais le voilà
et, n'est ce pas, c'est ça l'important ?
et c'est même, pour moi,
sans doute plus fort encore que si j'avais été dans les temps
parce que bon sang
j'ai bien cru que ..
bon sang,
il revient de loin
ce sacré bouquin !
Et je veux remercier ici, encore une fois,
Emmanuelle Prot,
célèbre éditrice des éditions Créapassions
qui a su alors comprendre, me soutenir, ne pas me lâcher,
et me donner ce temps supplémentaire indispensable,
MERCI A ELLE ! Tellement !
Lorsque l'on vous propose de faire un livre - je parle là de l'objet-livre - et que l'on est depuis petite une amoureuse des livres, quels qu'ils soient, des objets-livres, eh bien ... wouah, c'est ... indescriptible et monumental !
L'excitation est indescriptible et monumentale !
La peur est indescriptible et monumentale !
Le bouillonnement qui tout à coup se met à bouillir (oui un bouillonnement qui bout, c'est encore pire qu'un bouillonnement qui est juste un bouillonnement !), le bouillonnement qui se met à bouillir dans l'esprit, est indecsriptible et monumental!
Il faut trouver son chemin.
Ce qui sera son livre à soi.
Un livre de couture, c'est un livre où il est question de couture, certes.
Mais la couture, pour moi, ne se détache pas de ... comment dire ... d'une... poésie.
C'est pour cela que je couds.
Parce que les gosses qui se trimbalent devant mon nez, ce sont des poèmes, des poèmes en mouvementS.
Et c'est cela qui m'inspire et me donne envie de leur rendre hommage.
Il faut trouver son chemin.
Ce qui sera son livre à soi.
J'y voulais des étoffes et des matières soigneusement choisies.
J'y voulais des formes simples (si vous me connaissez un peu ... vous me reconnaîtrez bien là !)
J'y voulais des bouilles que je connais bien et des morceaux de terre que j'arpente souvent.
C'est pour cela que, de bout en bout, ce livre s'est construit au creux de moi, au creux de ma solitude.
Pas par fierté, non. Par nécessité. Par timidité aussi.
J'aime imaginer les choses avec ma solitude, dans ma solitude.
Dans l'amas au départ inextricable d'idées et d'images que j'avais, j'ai voulu me dépatouiller toute seule.
Pour trouver mon chemin.
Ce qui serait mon livre à moi.
J'ai appris, toute seule, comme une grande, et comme d'autres parmi vous, les bases de la coupe à plat.
J'ai dessiné, griffonné, mis des couleurs, rêvé des matières, déchiré, renoncé, recommencé, je me suis perdue, puis retrouvée, puis re-perdue, puis re-retrouvée ...que je l'aime mon Moleskine : toute une histoire couchée sur ces papiers lignés !
J'ai marché avec mes bouilles de poèmes au fil de la Loire et des granges familières, avec mon appareil-photo, et ai tenté de saisir cette poésie qui s'émanait de ces compositions, sans être photographe professionnelle, avec de grandes maladresses et de petits miracles, avec des ratés et des instants de grâce...
J'ai ... mais chuuuut ...
c'est assez pour ce soir ...
je reviendrai, dans quelques jours à peine,
vous conter la suite ...